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La relation père-fille : « un lien si puissant qu’il n’est pas facile de le décrire avec des mots »

À travers des photos délicieusement rétro, Philippe raconte Un_Peu_de_Rien et surtout beaucoup de la complicité qu’il entretient avec son adorable petite fille Juliette. De l’amour, de la tendresse, mais aussi une certaine vision de l’enfance d’avant, douce et bienveillante, émanent de chaque cliché qu’il publie sur Instagram. Nous avons voulu savoir qui était ce papa-photographe.

 

©PhilippeGoossens

 

Philippe ne sait pas prendre de photo avec un iPhone. En revanche, avec son Canon, c’est autre chose. Ce papa, originaire de Belgique, courtier en assurance et passionné de photographie, adore capturer des petits moments de vie qu’il partage avec sa fille, Juliette. Elle a 7 ans et une bouille à croquer. Une jolie complicité père-fille qu’il distille, depuis 2 ans, sur son compte Instagram comme autant « de petits riens »… « qui, insiste-t-il, ne représentent pas la vie ». Des « petits riens » qui témoignent aussi de sa nostalgie pour une enfance en culotte courte plus naïve.

Les blogs et comptes Instagram de papa sont très rares alors qu’on ne compte plus ceux des mamans. Comment expliquez-vous cela ?

Peut-être parce qu’on envisage encore les pères comme le pilier de la famille, comme ceux qui doivent gérer le concret quitte à passer à côté des moments de joie. Je vois les choses différemment. Pour moi, l’enfance correspond à la meilleure période de la vie. Elle est faite d’une multitude de petits instants qui feront l’adulte de demain. Je veux en profiter. Et j’ai la chance de pouvoir le faire grâce à mon épouse qui est bien plus organisée que moi.

Votre approche semble assez spontanée et pour autant très esthétique ?

C’est exact, rien n’est calculé. À la base, je ne souhaitais pas faire de compte Instagram… Et puis je me suis pris au jeu, en échangeant avec des gens très sympathiques. Depuis, j’aime y partager des instants qui me tiennent à cœur. Que ce soit au parc, dans le jardin, mon appareil n’est jamais bien loin. Il y a la lumière, quelque chose me touche… En intérieur, je peux demander à Juliette de refaire un joli moment qui s’est passé. Je suis amateur de photo depuis l’âge de 14 ans. Je suis très attiré par les domaines artistiques. La peinture, la sculpture, la mode sont de vrais sources d’inspiration. Sans tomber dans la question du « paraître », pour moi, l’esthétique a une grande importance.

Et ce côté rétro ?

J’ai une certaine nostalgie d’une époque où les enfants avaient moins mais où ils n’étaient pas plus malheureux. Certes, ils vivaient dans des conditions difficiles, mais leur enfance en tant que telle semblait plus belle et plus simple.

À travers vos images, on sent une grande complicité avec Juliette ?

C’est le cas. Ces photos sont vraiment des moments de plaisir et de partage entre nous deux. À la différence de mon fils (de 12 ans) qui déteste cela, Juliette, depuis toute petite, adore poser et jouer avec l’objectif. Elle aime aussi s’habiller et nous partons souvent faire du shopping ensemble. Elle sait déjà ce qu’elle veut. On n’est pas toujours d’accord mais… comme moi, elle aime le style rétro.

Comment décririez-vous la relation père-fille ?

©PhilippeGoossens

Cette question qui paraît si simple ne l’est pas tant que ça à mes yeux. Ce lien est si puissant, instinctif et naturel qu’il n’est pas facile de le décrire avec des mots. C’est un monde de calins ; Juliette se collerait à moi en permanence. Cette relation est un subtil mélange d’amour, d’échanges, d’admiration, de respect, de confiance et de complicité. Un amour inconditionnel que nous nous portons mutuellement et qui accroît l’image positive de chacun mais pas seulement. Il permet, je crois, aussi à Juliette de prendre confiance en elle et de mettre en avant ses qualités.

Quel genre de père êtes-vous ?

Je suis très tolérant. J’ai peu de tabous sauf bien sûr ce qui est lié à l’intimité propre à chacun. L’idée est de préparer mes enfants à l’avenir, de les protéger mais de ne pas leur mentir. Je suis aussi très spontané… Très en « dernière minute ». Ce qui permet d’improviser un peu… de lâcher prise au quotidien et d’avoir de temps en temps un peu de folie. Par exemple, une nuit, sur un coup de tête, à 4 heures du matin, après un dîner, au lieu de rentrer chez nous, nous sommes partis à Paris avec les enfants endormis à l’arrière de la voiture. Au petit matin, nous avions 2 énormes bananes sur la banquette arrière.

Comment voyez-vous les pères d’aujourd’hui ?

Heureusement, l’image du père qui rentre du bureau le soir tard et qui ne contribue que financièrement à la vie du foyer est obsolète. Et c’est tant mieux. Il est moins dans l’autorité, plus dans l’affection. Aujourd’hui, ils s’occupent de choses plus essentielles. Mais, d’expérience, je trouve que beaucoup de pères pensent vivre dans la jungle où il faut être le plus fort. Un côté « moi d’abord » qu’on peut retrouver aussi chez leurs enfants.

Le plus dur dans votre rôle de papa ?

C’est de donner une orientation à ses enfants en faisant abstraction de notre propre vision et vécu. C’est de parvenir à se mettre à leur place, à les guider vers les bons choix tout en respectant qui ils sont.

Le plus chouette ?

Un merci et un sourire sont des récompenses inestimables ! On se dit qu’on a fait le bon choix. C’est indescriptible tellement c’est bon !

Propos recueillis par HC

©PhilippeGoossens