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« Moi, seul, cinq mois avec bébé ? »

Expatrié en Norvège, Tristan Champion a pris 5 mois de congé paternité pour s’occuper de sa petite Nora. Dans son livre La Barbe et le Biberon, il raconte avec humour son expérience du modèle scandinave. De quoi inspirer – on l’espère – nos législateurs !

 

Tristan Champion et sa fille Nora. ©LeblogLaBarbeàPapa

En Norvège, 70 % des hommes prennent un congé paternité. Et quand on dit « congé paternité », il ne s’agit pas des 11 petits jours réglementaires français. Mais plutôt de 15 semaines et de 2 semaines (dont une obligatoire) de congé de naissance. À ses 17 semaines, s’ajoutent 16 semaines que les parents peuvent se partager. C’est ainsi que Tristan Champion, qui a suivi sa femme norvégienne à Oslo, a posé un congé parental de 5 mois lors de la naissance de leur second enfant… Juste après celui de sa conjointe.

FAVORISE L’ÉGALITÉ DES SEXES

La décision n’a pas été facile à prendre. Au départ, avec sa culture française encore dominée par le patriarcat, l’idée de ce long congé paternité ne l’enchantait guerre. « Moi, seul, cinq mois avec un bébé ? » Le choc. La peur aussi d’être mis à l’écart professionnellement, de retarder sa carrière. Puis, il comprend la société norvégienne ; surtout, il comprend « qu’il n’y a pas d’enjeu de masculinité dans le fait de rester homme au foyer. Au contraire, c’est un signe de responsabilité, d’écoute des besoins de l’autre. C’est une force, même. »

Oui, on peut être viril et s’occuper d’un enfant. En Norvège, c’est même ultra tendance : « papa en poussette, papa vedette » ! Il s’aperçoit aussi qu’en prenant sa part de congé paternité, il favorise l’égalité des sexes tant sur le plan professionnel (entraînant, de fait, moins de discriminations à l’embauche) que sur celui du partage des tâches. Cette vision moderne de la société achève de le convaincre. Plus qu’à l’annoncer à sa boss…

BALADES COLLECTIVES À POUSSETTE

La suite, vous la lirez dans son livre – très chouette – La Barbe et le Biberon. Un ouvrage, entre témoignage et enquête sociétale, dans lequel il raconte avec humour et sincérité son expérience : ses galères, l’appart en vrac, les nuits sans sommeil, le mouche bébé, les courses, le dîner, le linge mais aussi ses rencontres avec d’autres papas barbus, leurs balades collectives à poussette, leurs sessions pêche au saumon… Il raconte aussi et surtout les liens forts qu’il a créés avec ses deux enfants.

Depuis, s’il a oublié « où se trouvait l’aspirateur », dixit sa femme, Louise, Tristan est devenu un papa engagé. Il milite, aussi à travers son blog Barbe à Papa, pour une réforme, en France, du congé paternité. Espérons que le gouvernement écoute ce super papa à barbe !

 

Tristan et sa bande de papas à Oslo. ©LeblogLaBarbeàPapa

 


La Barbe et le biberon par Tristan Champion, éditions Marabout, 15,90 €.