Le dernier film d’animation de Michel Ocelot est un petit bijou qui plaira autant aux enfants (dès 7 ans) qu’aux parents. Il est aussi porteur d’un joli message sur l’émancipation et la protection des femmes.
Dilili à Paris, le dernier film d’animation de Michel Ocelot (Kirikou, Azur&Azar, Les Contes de la Nuit), est juste délicieux.
Le speech ? Dans le Paris de la Belle Epoque, en compagnie d’un jeune livreur en triporteur (Orel), la petite kanake (de Nouvelle-Calédonie) Dilili mène une enquête sur des enlèvements mystérieux de fillettes. On essaie aussi de la capturer. Elle va d’aventure en aventure à travers la ville prestigieuse, rencontrant des hommes et des femmes extraordinaires, qui l’aident, et des méchants, qui sévissent dans l’ombre, les Mâles-Maîtres.
On y croise les plus grandes figures du féminisme – Marie Curie, Louise Michel, Colette, Camille Claudel – mais aussi Gustave Eiffel, Toulouse Lautrec, Marcel Proust, Picasso et de nombreux autres grands intellectuels de cette époque.
L’humour et la tendresse sont là. L’image est belle, toujours très graphique, les tons sont doux… Le cinéaste mêle dessin animé et images 3 D, sur fond de décors photographiés. Le Sacré Cœur, la Tour Eiffel, l’Opéra, la capitale parisienne paraît comme sublimée.
Surtout, dans ce joli conte de fées, le sujet premier reste grave : la lutte contre la maltraitance des petites filles et des femmes. Et c’est là aussi tout le talent d’Ocelot et de son animation : il parvient à l’aborder tout en finesse. Dilili qui ne supporte pas les injustices, se bat, dans la joie et l’humour, pour sauver ces fillettes et leur permettre de s’émanciper. Un combat qui lui a d’ailleurs valu d’être nommée messager de l’UNICEF.
Allez-y les yeux fermés, Dilili à Paris vous fera rire, pleurer, et sensibilisera vos enfants à un sujet grave (et malheureusement encore très actuel), avec intelligence et beaucoup de poésie.