Dans son livre, Stéphanie Brillant donne les clés pour bien « paramétrer » le cerveau de nos enfants. Les 10 choses à retenir.
On les nourrit, les divertit, les stimule mais est-ce cela qui permet un bon développement du cerveau ? Comment se structure-t-il d’ailleurs ? Et si la relation que l’on entretient avec son enfant était essentielle pour son équilibre psychique et physique ? C’est ce qu’assure, la journaliste Stéphanie Brillant, qui se consacre depuis 5 ans aux thématiques liées à l’éducation éclairée. Dans son livre Guide du cerveau pour parents éclairés, elle donne des clés pour bien « paramétrer » le cerveau de son enfant. Un livre qui fourmille de conseils, d’anecdotes et de « pratique » toujours étayé d’études et d’arguments scientifiques.
C’est un guide que l’on peut consulter à tous les âges de nos enfants.
Dix choses à retenir.
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« Le passé devient le futur de nos enfants »
« Les comportements répétés sont encodés dans le cerveau, ils s’inscrivent de plus en plus profondément, et à force de répétitions, ce qui n’est qu’un encodage devient un câblage. »
La première chose à faire selon l’auteure, c’est débusquer nos reflexes inconscients, qui viennent de notre propre expérience et les réparer s’ils nous incommodent. L’idée : ne pas les reproduire. « Devenir parents, c’est revisiter sa propre enfance. » -
Être disponible
Mais vraiment. Sans téléphone à porter de main pour favoriser le contact visuel capital dans la relation parent/enfant. Être disponible aussi dans sa tête. « Notre état d’être est beaucoup plus important que les mots. » En clair, on ne peut pas duper un enfant. Nos cerveaux communiquent ! « Le contact d’un cerveau agité, d’un battement de cœur troublé par l’angoisse est perturbant pour l’enfant ».
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Le cerveau a besoin d’amour mais aussi d’amitiés
« Aimer ses amis, un point c’est tout. Pourquoi ? Parce que les critiquer, c’est critiquer votre enfant. Parce que ce que vous n’appréciez pas chez eux, ce sont aussi des traits qui existent chez votre enfant. Interrogez-vous sur ce que votre enfant recherche dans ces relations […] Est-il en quête d’amour, de reconnaissance, de sensations forte… » Bien sûr, on ne vous dit pas d’accepter les relations toxiques…
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Explorer l’erreur
Essayons de la dédramatiser. « Entraîner l’enfant à se tromper est utile dès le plus jeune âge. L’erreur fait partie intégrante du processus d’apprentissage. Il est bon de familiariser les enfants aux ratages dans leur routine quotidienne afin de les muscler au revers. Plus ils seront entraînés à se tromper, plus ils remonteront rapidement en selle. […] L’erreur ne sert pas qu’à exclure les solutions qui ne marchent pas, elle sert à explorer. »
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Faire confiance aux capacités motrices de son enfant
Au parc (ou ailleurs) lâchez du lest ! Votre enfant est capable de grimper à cet arbre ! Finalement le regard des parents peut être contre-productif. Soit on lui donne trop confiance si bien qu’il pourra monter à l’arbre mais pas redescendre, soit pas assez, en lui transmettant notre peur. D’après l’auteure, « si l’enfant est seul face à sa décision, il saura évaluer ses capacités et respecter son rythme naturel ».
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L’importance de l’imitation
Imiter, c’est apprendre ! « On constate que plus les enfants imitent plus ils sont empathiques. En imitant, ils alimentent leur catalogue d’expérimentations humaines. Ainsi, lorsqu’ils sont témoins d’un comportement, il résonne en eux et ils déclenchent la réponse émotionnelle adéquate. »
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Le sucre, l’ennemi du cerveau
Il rend euphorique mais instable. Selon l’auteure, « de l’excitation, nous sombrons dans la quasi-apathie, une fois le shoot passé. […] Plus nous consommons de sucre, plus nous provoquons des variations de notre glycémie et donc multiplions ces états d’inconforts liés à la descente ». Moralité : oubliez les desserts !
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Les louanges, un peu mais pas trop
« Dire à un enfant qu’il est doué risque de le handicaper. La peur de tomber de son piédestal peut l’empêcher de se mettre véritablement à travailler pour progresser. L’enfant doué est tétanisé à l’idée de rencontrer une difficulté qui puisse mener à l’échec ». Favoriser l’éloge de la progression (« Incroyable les progrès que tu as faits »), plutôt que le compliment fixe (« tu es un génie »). L’astuce : « user du mot « encore » ». « Tu ne sais pas encore faire tes lacets. »
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Oublier Petit Ours Brun
Maman Ours repasse pendant que Papa Ours lit son journal… Au secours ! Contre les stéréotypes, offrons à nos enfants la diversité, pour que « les croyances ne soient pas limitantes ». « Un spectre d’idées et de représentations plus large permet à celui qui observe de choisir. »
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Réconforter physiquement son enfant
S’il est en détresse alors même que vous lui aviez dit de ne plus se balancer sur cette chaise ou de travailler pour ne pas redoubler… Pas de remontrances, d’abord, on les prend dans les bras. Le contact physique libère des hormones (ocytocine) qui apaisent. « Que ce soit une frustration ou une peur, le fait de prendre l’enfant fermement dans ses bras va l’aider à passer d’un état à un autre. »
Un petit dernier pour la route… -
« Exciter » le cerveau de ses enfants
Fixer des challenges (réalisables of course). « Cultivez le goût de l’obstacle est très profitable au fil de la vie. Plus le cerveau y est entraîné, plus il sait les enjamber avec aisance, et en tirer de surcroît une grande satisfaction. » À chaque fois, un shoot de dopamine…
Guide du cerveau pour les parents éclairés par Stéphanie Brillant, éditions Acte Sud, collection Domaine du Possible, 22 €.