L’événement phare jeune public du 4earrondissement fête ses 10 ans. À partir du 25 mai, dix jours de danse, théâtre, concert, ateliers dans les plus beaux lieux du patrimoine pour les enfants dès 6 mois. Sa fondatrice, Pascale Paulat nous raconte – presque – tout.
Quel est le concept du festival ?
Il est unique en son genre parce qu’il s’adresse aux 0-11 ans et qu’il est itinérant. Il traverse les quartiers du Marais et de l’Île Saint-Louis à travers la découverte de lieux du patrimoine comme l’Hôtel de Beauvais, le Musée Picasso, la Place des Vosges et des textes d’écriture contemporaine.
Comment est-il né ?
Il est né il y a 10 ans, sous l’impulsion de Dominique Bertinotti, alors maire du 4earrondissement. Il s’agissait de créer une offre de proximité pour les familles dans le quartier, avec cette volonté de mettre en avant la création contemporaine.
Dans cette édition, comme dans les précédentes, il y a des spectacles à partir de 6 mois (Air(e)s de couleurs). Vous êtes également la fondatrice de l’association Ère de jeu qui a pour vocation « de rendre accessible les écritures jeunesses dès le plus jeune âge». Pourquoi c’est si important l’art et la culture dès le plus jeune âge ?
Parce que c’est un levier d’émancipation et de création formidable. L’artiste est un apporteur de matière à penser. L’art et la culture nourrissent l’individu, l’aident à se construire, à communiquer. Alors, plus tôt on commence, plus tôt, on a des outils et on s’ouvre au monde. L’émotion est fondatrice de ce que l’on est, et cela dès le plus jeune âge. Il n’est plus à démontrer aujourd’hui qu’elle fabrique même des neurones.
Quels seront les temps forts de cette 10e édition ?
Cette année, 40 % de la programmation sont des créations nouvelles. Certaines vont éclore chez nous, à partir de résidences d’artistes dans les écoles primaires du quartier : c’est le cas de C’est peut-être toi de la Compagnie No Man’s Land (à partir de 3 ans) inspiré de l’énergie fantaisiste et débridée des cours de récréation ou Grand Saut, le premier spectacle jeune public de Marion Laboulais (à partir de 2 ans), construit autour des mots des enfants.
Gros coup de cœur également pour Air(e)s de couleurs (à partir de 6 mois) un spectacle monté par une scénographe plasticienne autour de la couleur, l’image et la matière, le tout accompagné par une guitare électrique histoire d’émoustiller les 5 sens des bébés.
L’harpiste Coline Jaget propose, quant à elle, une Sieste matinale, un moment de grande musique pour les toutes petites oreilles (à partir de 1 ans).Vous pourrez découvrir notre coup de cœur 2017, Marcellin Caillou d’après Sempé (à partir de 6 ans), un théâtre de papier admirable de simplicité et de poésie ; ou Peuçot, une adaptation décalée du Petit Poucet – prix du public 2013.
Dans la Halle des Blancs Manteaux, Fred Pallem et cinq complices offriront Cartoon’s, un concert de jazz revisitant les musiques des grands classiques des dessins animés et des jeux vidéo (à partir de 6 ans).
Au même endroit, la comédie musicale La Tsigane de Lord Stanley parlera d’exil et d’amour tandis que le collectif MIGHT y célébrera la clôture du festival avec un concert « Mapping » de musique expérimentale et d’images. En prime, un dance floor pour qu’enfants et parents dansent à volonté (à partir de 6 ans).
Le festival se passe aussi dans la rue ?
Tout à fait. Place des Vosges, un clown antimilitariste sera en pleine Mission Castors sans limites (à partir de 7 ans). Délicieusement politiquement incorrect.
Dans la cours de l’hôtel de Lauzun, le jongleur Alejandro Escobedo racontera ses six Balles perdues, un spectacle à l’écriture ultra contemporaine qui lui a valu le prix spécial du jury du Festival Mondial du Cirque de Demain en 2017 (à partir de 7 ans). Dans la caserne de la rue de Sévigny, les Pompières Poétesses déclameront des poèmes pour arrêter les incendies (à partir de 5 ans).
Il y a également des ateliers ?
Oui, des ateliers pratiques et artistiques auront lieu. Grâce à Teepee Paris, nous avons la chance de proposer les initiations d’éveil corporel Baby Fly (0 à 6 mois). Un atelier Graff invitera les enfants à s’exercer au street art sur une grande fresque place Baudoyer. Enfin, le festival devient 3.0 avec Magic Makers et ses ateliers de code informatique. Les enfants pourront chorégraphier depuis l’ordinateur les jeux de constructions Légo.
Cette année, vous faites aussi beaucoup participer les enfants, avec la Web Radio notamment. Comment ça marche ?
Nous voulons mettre les enfants au cœur du festival afin qu’ils s’emparent du projet et qu’ils soient moins consommateurs et plus acteurs. L’idée est au cœur de l’éducation active et participative que nous défendons chez Ère de Jeu. Ainsi, huit enfants entre 9 et 12 ans vont apprendre les métiers de la radio encadrés par notre équipe et celle du Pôle Simon Lefranc. Interviews, reportages, plateau en direct… le festival deviendra leur terrain de jeu !
Et qui décernera le Prix du jury Ô 4 Vents ?
Des enfants de 10 ans qui ont grandi avec le festival. Ils remettront un prix au spectacle de leur choix après un éveil à la critique théâtrale dispensé par François Sabatier-Morel, journaliste à Télérama. L’idée est que d’ici 3 ou 4 ans, ce soit eux qui fassent la programmation !
Festival Ô 4 Vents, du 25 mai au 3 juin.
Tarif Spectacle : 8 €
Tarif Atelier : 10 €
Pass Spectacle : 36 € – 6 places (2 spectacles minimum)
Programmation et réservation : www.o4vents.fr